Gentil ou méchant ? -Benjamin

Aujourd'hui, le soleil était haut dans le ciel bleu. Aucun nuages à l'horizon. Seul le soleil et ses rayons réconfortant dominaient là haut. Après ma douche, je m'habillai d'un de mes nombreux shorts en jeans délavés et troués, et d'un débardeur blanc comme à mon habitude. Mes converses salies et déchirées au pieds, mon portable dans ma poche arrière, une cigarette derrière l'oreille, et mes clefs dans la main, j'étais prête pour sortir. Oui, en ce moment, je séchais beaucoup. Mais en m'inscrivant ici, mon père avait précisé -sous ma demande bien sûr- que j'attrapais facilement des maladies, que mon système immunitaire avait été affaiblit, ainsi que mon morale. Balivernes ! Mais au moins, j'avais une bonne excuse maintenant pour m'éclipser plus discrètement.

Je dévalais les escaliers. Une fois dehors, je respirais l'air tiède, chaud, beaucoup trop ! J'étouffais. Les gaz d'échappements, les personnes qui cris, le chahut, tout m'énervait. Pour m'aérer les idées, m'éloigner un peut du monde actuel, je décidai qu'une balade dans la forêt me ferait le plus grand bien.

Ici, il faisait bien plus frai. J'écartais les multiples feuillages qui me barraient la route. Saleté d'insectes ! Je m'acharnais sur les cailloux que je croisais à mon passage. Les idées les plus noires m'envahirent l'esprit. Puis surtout la discution avec James. Je m'arrêtai, posant une main sur le tron d'un arbre, penché en avant. Ce dernier pris feu petit à petit, jusqu'à ce que mes flammes touchaient enfin le haut feuillage vert. Les diverses feuilles brûlées tombèrent devant moi, derrière j'apperçus une silhouette. Qui était-ce ? Ma main se retira de l'arbre.

Invité

Il était très tôt. Mais, pour un démon, cela n'a pas d'importance. Les rouges lueurs de l'aubes pointaient, et l'homme, assis sur le ponton de bois, face à la mer, les regarda de face, ne craignant pas pour la brûlure de ses rétines. Ses yeux étaient fixés sur l'astre brûlant, des yeux magnifiques, d'une couleur bleue azur, captivante. Sa peau basanée, brunie par le soleil, était exempte de toute difformation. Ses cheveux, châtains clairs, presque blonds, tombaient sur son visage d'une manière décontractée. Il posa une main sur le rebord du ponton et se leva d'un bond.
Cet homme s'appelle Benjamin Renn. Et ce n'est pas un homme. Ni une femme, d'ailleurs. Il n'est pas humain en général... pour tout vous dire, c'est un démon. Et pas n'importe lequel. Le fils adoptif d'Allistair, le Grand Bourreau de l'Enfer, bras droit de Lucifer... et cette phrase n'est pas là pour les rimes. Benjamin, dit Ben ou Ben-R, est un des pires démons de son espèce. Un rasoir à la main lui procure un plaisir intense... surtout quand une victime est assise devant lui. Plonger sa main dans le ventre d'une personne agonisante, il adore. Et je n'exagère pas...

Ben, donc, descendit du ponton, gracieux malgré sa haute taille, d'une beauté foudroyante: ainsi sont les démons. Il se dirigea à pas presque mélancoliques vers la forêt, et ses arbres verts, sa plénitude. Ouh là, Benjamin, déteste la plénitude!! Il était là seulement pour faire un carnage. Et un beau carnage, de préférence... magnifique, foudroyant carnage. Pourquoi ne pas brûler la forêt, la forêt entière, privant les habitants d'Irisi Island de leur source respiratoire? Hum... bonne idée.

L'homme-non-homme entra dans la forêt, l'obscurité l'avalant sans vergogne. A pas nonchalants, un sourire ironique, charmeur, destructeur et séducteur, tout ça à la fois, fixé sur le visage, ses yeux, bleus comme l'océan, fixés droits devant lui. Le vent le frôlait sans le déranger, les arbres s'écartaient presque sur son passage. Lorsque soudain, il sentit non loin de lui une âme. Une âme grise. C'est-à-dire, pas tout à fait blanche, pas tout à fait noire. Une âme vascillante, qui ne sait que choisir. Une femme. Renn avança, écarta les branches, ne se soucia pas de devenir invisible. Il vit la jeune femme, même pas âgée de vingt ans, poser sa main blanche sur l'arbre brun. Et l'enflammer. Malgré lui, Benjamin fut impressionné. Une femme qui pouvait manier les flammes, une femme à l'âme grise, prête à lui tombr dans les bras, à rejoindre le brasier ardent de l'Enfer, et jolie, qui plus est! Pour le démon, c'était Noël, Noël en plein mois de mai. La jeune femme retira la main de l'arbre, les yeux fixés sur lui. Il eut un sourire presque provocateur, et s'avança. À la manière ancienne, il s'inclina brièvement, en disant, de sa voix grave et séductrice:

- Bien le bonjour, ma chère demoiselle... que faites-vous donc ici de si bon matin?

Le vent sifflait dans les feuillages hauts des arbres, ils sifflaient tellement fort... comme pour me crier qu'un danger arrivait. Pour me dire qu'ils allaient mourir. Pour me transmettre leur peur. Mes cheveux battaient dans mon dos, en rythme avec les nombreuses pulsassions de mon cœur. Mon pauvre cœur malheureux et coléreux qui ne demandait que destruction et vengeance. L'ombre aussi noire qu'effrayante s'approchait de moi. Les rayons du soleil transpercèrent les couches de feuilles épaisses, éclairant la silhouette qui devenait perceptible. C'était un homme. Forte carrure, cheveux légèrement longs et clairs volant au rythme du vent. Teint plutôt mâte, comme moi. Mais ce qui m'intrigais le plus, c'était ses prunelles d'un bleus stupéfiant, à pétrifier quelqu'un. Je me noyais dedans. Dans son regard, quelque chose me derrangeais, ou du moins m'intrigais. Je connaissais le font de ses yeux, j'avais déjà vu cela quelque part... Mais où ? Et son sourire... que je connaissais que trop bien, le même que le mien, mais avec une once de sadisme en plus, bien plus grand que le mien.

Le chemin derrière lui était plongé dans l'obscurité. Quoi ? Ce que moi je faisais ici ? Je regardais autour de moi. A vrai dire, je voulais me vider la tête... Bref. Je ne répondis pas. L'homme s'était incliné. J'en rigolais intérieurement. Au moins il était poli... Mais que cachait-il ? Que voulait-il faire de moi ? Jusqu'ici, les gens qui m'abordaient comme cela, c'était soit des pédophiles qui voulaient coucher avec moi, soit des démons... Je restais sur mes gardes. Sauf James, toutes les autres personnes m'ayant abordé comme cela avaient fini carbonnisées. Je ne ferais pas d'exeption avec lui, malgré que tuer un canon pareille était un crime envers la beauté.

Je m'approchais à mon tour de lui. A pas mesurés et souples, près à riposter s'il aurait un geste ou bien même une parole déplacé. Nous n'étions plus qu'à quelques centimètres. Je plissais les yeux. Observant chacun de ses mouvements.

-Et toi ? Que vient-tu faire ici ?

Il savait que je manipulais le feu... Moi qui n'aimais pas qu'on en sache trop sur ma vie... C'était encore une fois loupée ! Je ne pouvais toute fois qu'avoir le coeur qui flanche quand nos regards se croisaient. Il ne devrait pas jouer de son charme comme cela, ça pourrait tuer plus d'une personne. Mais je restais extérieurement de marbre.

» Benjamin Renn *Lorsque la veneance frappe à votre porte*